Bien ventiler pour maîtriser l'énergie
Quel que soit le procédé utilisé, (mais à des degrés divers selon que l’on ait recours à l’ouverture des fenêtres, la ventilation naturelle par conduit ou mécanique voir rubrique les systèmes), le fait de renouveler l’air d’un bâtiment en évacuant l’air vicié et en faisant entrer de l’air neuf engendre plus ou moins de besoins énergétiques.
En effet, en hiver, l’air neuf introduit est plus froid que l’ambiance intérieure, il va donc falloir le réchauffer pour maintenir les conditions de confort des utilisateurs. En été, le phénomène peut également jouer en sens inverse dans les logements équipés d’un système de climatisation.
Par ailleurs, les fuites d’air du bâtiment, qui n’est jamais totalement étanche, viennent s’ajouter au phénomène des déperditions thermiques qui occasionnent des consommations énergétiques.
D’après l’observatoire des Diagnostics de Performance Énergétique (DPE), les déperditions thermiques par renouvellement d’air représentent en moyenne, sur le parc existant, 32% de la consommation de chauffage. Cela engendre une consommation d’énergie de 108 TWh et une émission de 18 Mt CO2.
Cette consommation est principalement induite par des moyens de renouvellement d’air peu performants qui consomment 2 à 3 fois plus que des systèmes efficaces et représentent 72% des solutions utilisées. D’où l’importance de massifier l’usage des systèmes de ventilation efficace énergétiquement.
Des procédés qui ne permettent pas la maîtrise des déperditions
Contrairement aux idées reçues, le tirage thermique en hiver de la ventilation naturelle par conduit engendre des débits d’air neuf importants et non modulés qui grèvent la facture énergétique en générant de fortes déperditions thermiques.
Le procédé d’ouverture des fenêtres occasionne lui aussi de fortes déperditions thermiques sans pour autant garantir une répartition homogène ni un caractère suffisant et maîtrisé du renouvellement d’air. Il est très énergivore.
La VMC s’est imposée comme le meilleur compromis
Les systèmes de ventilation mécaniques, bien que consommant un peu d’électricité pour fonctionner, présentent aujourd’hui le meilleur compromis entre la maitrise des quantités d’air renouvelées pour satisfaire aux conditions d’hygiène, de santé et de confort des utilisateurs et les déperditions thermiques induites, tout en traitant la totalité d’un bâtiment.
Et ce, d’autant plus qu’il existe différentes variantes de systèmes de VMC permettant non seulement la maitrise des débits d’air, mais également leur modulation en fonction du besoin ainsi que la récupération d’énergie sur l’air extrait. Ils permettent donc de réduire au strict nécessaire la consommation énergétique du bâtiment pour contribuer à une qualité d’air intérieur satisfaisante.
Les systèmes de VMC performants énergétiquement permettent de diviser d’un facteur 2 à 3 la consommation énergétique induite par le renouvellement d’air par rapport à une ventilation naturelle par conduit :
La VMC modulée réduit ou augmente les débits de renouvellement d’air en fonction du besoin grâce à des capteurs d’humidité ou de CO2. Elle apporte la quantité nécessaire d’air neuf, au bon moment, au bon endroit.
La VMC double flux avec récupération de chaleur/froid sur l’air extrait permet de chauffer/rafraichir gratuitement l’air froid/chaud entrant avec l’énergie récupérée de l’air chaud/froid sortant en hiver (ou l’inverse en été).
Il existe aussi des systèmes de VMC simple flux permettant de récupérer l’énergie de l’air extrait pour produire de l’eau chaude sanitaire et générer aussi des économies d’énergie sur ce poste.
La liste des variantes de systèmes de VMC permettant des gains d’efficacité énergétique est longue. Les utilisateurs pourront avantageusement être conseillés par un professionnel compétent.
Economiser l’énergie en remplaçant les anciens systèmes de VMC et en équipant les bâtiments qui n’en sont pas pourvus
Selon l’observatoire DPE, 72% des moyens de renouvellement d’air (ventilation mécanique non modulée, naturelle par conduit et ouverture des fenêtres) du parc existant de logements ne sont pas des moyens efficaces énergétiquement.
Le gisement d’économies d’énergie avec la ventilation mécanique modulée et/ou à récupération d’énergie est donc considérable, d’autant plus que les systèmes de ventilation actuels consomment, en moyenne, 5 fois moins d’électricité grâce aux progrès technologiques réalisés depuis la mise en œuvre de la réglementation européenne de l’éco-conception.
Ainsi, installer une VMC neuve permet de faire des économies d’énergie immédiates par rapport à un système ancien, tout en améliorant la qualité d’air intérieur en limitant au strict nécessaire les déperditions thermiques permet par exemple économiser plus de 42 kWh/m2 et par an par rapport à une solution de renouvellement d’air non-mécanique (ventilation naturelle par conduit et infiltrations d’air).
Depuis quelques années, les systèmes de ventilation mécanique bénéficient d’une étiquette énergétique (règlement européen No 1254/2014) qui permet de choisir l’efficacité de son appareil (des plus consommateurs classés G aux plus efficaces classés A+). Un système de ventilation classé A+ permet par exemple économiser plus de 42 kWh/m2 et par an par rapport à une solution de renouvellement d’air non-mécanique (ventilation naturelle par conduit et infiltrations d’air).
Sources :
https://observatoire-dpe.ademe.fr/statistiques/outil
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/consommation-denergie-par-usage-du-residentiel
https://www.notre-environnement.gouv.fr/actualites/breves/article/emissions-de-co2-quelle-evolution-pour-le-chauffage-residentiel